Josette Dupuy : rencontre et parcours d’une loubésienne encore active
Josette De Cazères est née en 1935 de parents viticulteurs. Elle passe sa petite enfance dans le village de Lestrille, avant que sa famille ne décide de s’installer à Sarrailh.
Elle commence l’école à l’âge de 4 ans : “Maman m’y amenait sur le porte-bagages avant de son vélo !”. Elle fréquente l’école des filles, alors sous la direction de Mme Soussignac, et y reste jusqu’à ses 14 ans. Ses premières années d’école sont marquées par la guerre : elle se souvient que « les gradés allemands venaient dans la cour : ils étaient impressionnants ! » Son père est envoyé au front. Un jour, lors d’une permission à Noël, il lui achète un vélo. Plus tard, alors qu’il est blessé est amené à l’hôpital de Palaiseau, il a la chance d’y retrouver sur place un camarade loubésien : ensemble, ils volent des vélos et filent rejoindre des parents de son ami qui organisent alors leur retour en train dans leur commune…
Josette obtient son certificat d’études qu’elle passe sur la commune de Carbon-Blanc. Puis, de 15 à 17 ans, elle décide de se tourner vers des cours de couture, 1 jour par semaine, auprès de Thérèse Robert. En parallèle, elle suit une formation de ménagère chez Mme Mothe. Dispensée dans une salle de la mairie, cette formation comprend des cours de cuisine, d’éducation à l’hygiène et à la tenue de la maison. Une douzaine de filles fréquentent ces séances.
Elle participe également à quelques travaux sur la propriété viticole de ses parents : pliage, liage, sans oublier les vendanges qui représentent alors une bonne quinzaine de jours de festivités. La convivialité et l’entraide sont de mise. Les vendangeurs présents sont des habitués : des voisins, de la famille et des ouvriers des chantiers de la Gironde : “Les hommes foulaient le raisin aux pieds et parfois je voulais participer !”.
En 1957, Josette épouse Robert Dupuy, un jeune de Saint-Loubès qui a en poche des diplômes de dessinateur industriel ainsi qu’un CAP d’électricien et d’ajusteur. Le mariage est célébré par le Maire Pierre Guerin et la cérémonie religieuse par l’Abbé Cazal. Ils emménagent dans la maison Chauvet, une ancienne demeure datant du XVIIIème siècle (actuel Crédit Agricole), mitoyenne avec le presbytère. Leur voisin le plus proche n’est autre que l’Abbé Borderie, curé de Saint-Loubès. Ils y passeront 5 années.
Son mari travaille tout d’abord comme ouvrier électricien à Bassens, puis, il rentre chez Wons où il est alors chargé de la maintenance des machines. Il y travaille avec d’autres loubésiens, comme par exemple Gilbert Pelletan. Robert intègre ensuite une usine de Libourne spécialisée dans le matériel d’optique et les projecteurs, en tant que dessinateur industriel. Il finit sa carrière chez BSN où il exercera pendant près de 14 ans. Il décède en 1989.
Durant toutes ces années, Josette Dupuy aide son beau-père à la quincaillerie et sa belle-mère au magasin de chaussures.
Qui se souvient de la cordonnerie de M. Chaissac et de la quincaillerie de M. Dupuy ? Monsieur Chaissac y vendait sabots et chaussures, travaillait le cuir, ressemelait les souliers : un savoir-faire qui n’existe hélas plus de nos jours…
Ces 2 magasins étaient côte-à-côte (juste à côté de l’actuel Crédit Agricole, avenue de la République). Les familles cohabitent et Josette assume la vie quotidienne avec 3 personnes très âgées dont elle doit s’occuper : M. et Mme Chaissac et Mme Dupuy. Ils décèdent en 1963 et 1964, à quelques mois d’intervalle. Entre-temps, elle devient maman : Renaud naît en 1959 et Michel en 1963. En 1970, elle travaille à temps partiel dans le magasin de mercerie, bonneterie et laine de Michèle Bardou. Elle y exerce pendant plus d’une dizaine d’années (ce magasin est actuellement l’auto-école). Aujourd’hui encore, cette femme de contact a gardé de nombreux liens avec ses anciens clients de l’époque.
En parallèle, de 1967 à 1974, elle s’implique au catéchisme sous l’égide de l’abbé Pierre Mialhe. Elle est aussi membre de diverses associations telles que “Orgue et musique” ou encore “Partager la rue”. Plus tard, elle participe à l’accompagnement scolaire à l’école maternelle : elle aide madame Charlot et madame Ricard lors d’ateliers cuisine, de la fabrication d’herbiers et de visites de musées.
Aujourd’hui grand-mère de 3 petits-enfants (Louis, fils de Renaud, Adèle et Claire, filles de Michel) elle est aussi doublement arrière grand-mère de Victor et Grégoire, fils de Louis. Elle a d’ailleurs été la nounou de Louis de sa naissance à son entrée au collège. Aujourd’hui, elle accompagne ses petites filles au magasin Okafarnaüm qui est attenant à son domicile. En somme, une vie active et bien remplie qui se poursuit…
Par Ermine et CheChe
Photo d'en-tête : Carte postale Saint-Loubès - Rue principale © Tréville éditeur
Je viens de lire avec plaisir votre texte. J’ai bien connu Josette et sa famille. Je suis Christian Puech. Mon grand père était le métayer des beaux parents de Josette. J’ai souvent eu l’occasion de partager les vendanges!
Adressez lui mon bonjour.
Je suis en train de travailler sur un projet de roman, qui se déroule à Saint-Loubes dans la décennie 1945 1955.
Si vous pouvez m’aider dans ma recherche d’informations sur cette époque, je suis preneur.
Merci encore. Christian
Bonjour, nous vous remercions pour ce partage et vous invitons à prendre contact avec nous si vous souhaitez partager à votre tour vos souvenirs ! Au plaisir de vous rencontrer peut-être…
J’aimerais bien que vous fassiez un article sur l’abbé Cazal, l’abbé Borderie et l’abbé Pierre Mialhe.
Bonjour, nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à notre travail et serons ravis de vous proposer prochainement un article sur ces 3 personnalités !
Que de souvenirs la quincaillerie Dupuy, c’était un temps où plein de commerces était dans la rue, boulangerie bellion,laclau, sarrazin,la pâtisserie lagune,les épiceries vrignaud,Marie London,zarros duverger.
Je viens de lire avec grand plaisir et j’en ai découvert encore plus sur Josette. En partageant ses souvenirs, elle a participé en 2003 avec Partager La Rue à la réalisation de l »exposition : Saint Loubès, hier, aujourd’hui et demain. Ses récits et ses archives personnelles de Saint-Loubés nous ont été d’une aide très précieuse. Des moments de partage inoubliables passés en sa compagnie. Merci Josette
A la dissolution de l’association en 2013, cette exposition a été confié à la bibliothèque municipale.