Avec un collège, une salle communale, une rue ou encore une impasse à son nom, Saint-Loubès a son personnage célèbre : Max Linder. Mais savez-vous qui se cache derrière l’homme au chapeau ?
De son vrai nom Gabriel Leuvielle, Max Linder est né en 1883 dans le petit village de Cavernes, au sein d’une famille aisée de vignerons et d’une fratrie de quatre enfants. Sa scolarité à Saint-Loubès est tranquille : c’est un élève intelligent, très vivant, bon élève, mais toujours prêt à inventer des histoires pour amuser ses copains et son entourage.
Suivant les conseils avisés d’un ami de la famille -qui n’est autre qu’Hector Ducamp, Maire de Saint-Loubès- il part quelques années plus tard en internat, au collège d’abord, puis au lycée de Talence. C’est là qu’il s’inscrit pour la première fois à des cours de théâtre. Il se découvre une passion profonde pour le jeu, ce qui l’amène à présenter le concours du Conservatoire qu’il réussit brillamment. Peu soutenu par sa famille qui refuse de voir son nom figurer dans le milieu artistique, il est contraint de changer d’identité et devient Max Linder. Ce changement marque aussi le départ pour Paris : les débuts sont difficiles, mais il arrive rapidement à séduire. Son élégance, sa beauté, la qualité de son travail et sa finesse font de ses films une réussite. Il devient le premier grand comique français.
Auteur, réalisateur, acteur : il sait tout faire et s’amuse à traduire de façon humoristique tous les événements de la vie courante. Il s’érige comme un véritable modèle, un exemple pour les plus grands (comme Charlie Chaplin notamment). Très prolifique, il réalise pas moins de 400 films tout au long de sa carrière (L’homme au chapeau de soie, Sept ans de malheur, L’étroit Mousquetaire…).
Alors qu’il est au sommet de son art, l’année 1914 marque l’arrivée de la guerre : les tranchées, le froid, la dureté de la vie sur le front… Il s’en sort mais revient blessé et malade et doit se soigner pendant plus d’un an. Une fois rétabli, il part pour Chicago, mais la maladie le rattrape et l’oblige à rentrer en France. De nouveau sur pied, bien qu’encore affaibli, il décide de repartir pour Los Angeles pour reprendre ses activités. Mais là-bas, c’est la désillusion : le succès n’est plus là, des nouveaux comiques l’ont remplacé. Très déçu et de santé fragile, il rentre en France et part se reposer. C’est là qu’il rencontre une belle et jeune fille de 17 ans qu’il épouse et avec qui il a une petite fille : Maud.
Malheureusement, la tristesse, la mélancolie et le désespoir ne le quittent pas. Il décide alors de précipiter le destin. En 1925, à l’âge de 41 ans, il se donne la mort après avoir tué sa jeune épouse Ninette, laissant derrière lui un testament et une petite fille orpheline de 16 mois…
NB : Le centenaire de sa mort aura lieu dans 2 ans, en 2025.
Sa dernière demeure se trouve au cimetière de Saint-Loubès et est visible de tous.
Crédits photo : Film "7 ans de malheur"
Une vie de gloire mais une fin tragique…
J’ai écrit un important manuscrit dédié à Max Linder. J’espère qu’il sera un jour édité.