Paul Jean Toulet : poète béarnais et loubésien de cœur
Paul Jean Toulet, écrivain et poète, est né à Pau le 5 juin 1867. Sa mère disparaît alors qu’il est très jeune ; il est confié à son grand-père et son oncle qui habitent Billère. Sa sœur, quant à elle, part avec sa tante qui se fixe à Saint-Loubès, au château de la Rafette.
Il fait ses études à Pau et à Bayonne puis passe son baccalauréat à Bordeaux en 1883. Paul Jean Toulet, doté d’un caractère indomptable, est un élève indiscipliné et a beaucoup de mal à s’habituer à l’internat. Il préfère de loin les vacances en plein air au Béarn ou à la campagne, à Saint-Loubès, chez sa sœur.
En décembre 1885, il part à l’île Maurice rejoindre son père qui s’est remarié et a fondé une nouvelle famille. Il y reste trois ans et contracte des goûts de noctambule qui finissent par ruiner sa santé. Voyageur insatiable, il part à Alger en 1889. Il s’essaie au journalisme puis au théâtre avant de revenir en Béarn pour dilapider une partie de son patrimoine.
En 1898, à son retour à Paris, il essaie de vivre de sa plume en collaborant à certaines revues et en travaillant à “l’usine à romans” de Willy, le premier mari de Colette. Il devient alors célèbre pour ses contrerimes, une forme poétique qu’il a créée.
~ Qu’est ce qu’une contrerime ? La contrerime est un quatrain combinant rimes embrassées et structure métrique croisée (généralement 8 – 6 – 8 – 6) ce qui donne une impression de déséquilibre dans ses poèmes.
Toute allégresse a son défaut
et se brise elle-même
Si vous voulez que je vous aime
Ne riez pas trop haut.
C’est à voix basse qu’on enchante
Sous la cendre d’hiver
Ce cœur, pareil au feu couvert
Qui se consume et chante.
Ses poèmes ne sont malheureusement publiés qu’après sa mort. Sa justesse de ton et son charme sont tels que le groupe des poètes fantaisistes se réclamera de son influence.
La guerre arrive en 1914. Paul Jean Toulet, malade, ne peut pas partir. Il correspond beaucoup avec tous ses amis artistes de Paris. En 1915, il épouse dans la chapelle du château à Saint-Loubès Marie Vergnon, fille d’un restaurateur de Guéthary. Le couple se retire au pays basque. Il s’éteint peu de temps après, le 6 septembre 1920, à l’âge de 53 ans.
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Il est enterré à Guéthary mais un cénotaphe lui est dédié dans le cimetière de Saint-Loubès
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Une des écoles primaires de Saint-Loubès porte son nom.
Sources : “Informations municipales et communales de Saint-Loubès” n° 10 de mai 1981.
Copyright : Portrait du poète : © Musée Basque de Bayonne / Ancienne appartenance : Henri Martineau