Parole d’une bordelaise arrivée à Saint-Loubès en 1968

Parole d’une bordelaise arrivée à Saint-Loubès en 1968

4 octobre 2023 0 Par Reinette

Bordelaise pure souche, on peut se demander ce qui m’a poussée à quitter ma ville natale pour venir m’installer en 1968 sur la commune de Saint-Loubès…


Toute ma famille (parents, grands-parents, oncles et tantes, cousins) habitaient sur la rive droite de Bordeaux. Ma cousine, dont j’étais très proche, avait déjà acheté une belle propriété sur Saint-Loubès. Elle nous avait ainsi listé tous les avantages que nous pourrions trouver au sein de cette commune (sachant que nous avions deux enfants en très bas âge). À l’époque, les prix des terrains à construire n’étaient pas forcément plus attractifs que les communes alentour, au contraire. Cependant, nous avons rapidement trouvé un terrain à bâtir, tranquille, situé à 600 mètres du bourg. Dans un premier temps, cela permettrait à nos enfants d’aller à l’école à pied et, plus tard, une fois âgés (et sans voiture), de continuer à nous déplacer et à vivre sereinement dans notre village.

L’éducation de nos enfants était LA priorité. La commune était en plein développement. Elle possédait déjà deux écoles primaires. Le Pont d’Aquitaine venait d’être achevé et il y avait sur la rocade une bretelle d’accès et de sortie directe sur Saint-Loubès, ce qui permettait de se rendre sur Bordeaux rapidement : Saint-Loubès – Bordeaux Caudéran = 20 minutes en voiture… Je travaillais à Bordeaux à l’époque. On est loin du compte aujourd’hui car il faut plutôt compter 2 heures (en heure de pointe) ! Il y avait un projet d’école maternelle et d’un CES, un service de bus régulier et la gare SNCF : les enfants pourraient donc aller à l’école jusqu’en 3ème en vélo et éventuellement poursuivre des études à Bordeaux, par le train ou le bus. La boucle était bouclée pour l’éducation des enfants !

Quant au village, nous le trouvions très joli, très accueillant, entouré de vignes, avec une très belle église, un accès à la Dordogne par le port de Cavernes, une très belle place ombragée par des très vieux marronniers, un stade municipal avec des gradins et dans le bourg de nombreux commerces de proximité : épiceries, boucheries, pâtisseries, poissonnerie, petite supérette, bars, fleuriste, librairie papeterie, mercerie, coiffeur, quincaillerie, poste à essence, garage de réparation automobile, réparateur d’appareils ménagers, un photographe, un agent immobilier.

Les services de santé étaient aussi très satisfaisants, avec des médecins, infirmières, pharmacies, vétérinaire. Et pour l’administratif, une très belle mairie, la poste, un centre des impôts, deux banques un notaire, sans oublier la caserne des pompiers. Et que dire de ces deux fermes avec vaches laitières où on pouvait aller chercher le lait tout chaud, le soir, avec son pot à lait…Et j’en oublie certainement ! Il y avait donc tout ce dont on peut avoir besoin, quels que soient notre âge ou notre situation. On pouvait donc s’ancrer et penser sereinement à l’avenir (et même à la vieillesse).

À l’époque, Saint-Loubès comptait encore moins de 2 000 habitants. Le village était composé de plusieurs petits hameaux. Chacun semblait vivre en autarcie : les habitants du bourg d’une part…et les propriétaires viticoles et les agriculteurs de l’autre. À mon arrivée, je ne me suis pas tout de suite sentie très « accueillie ». Les loubésiens s’interrogeaient sur « ce que tous ces étrangers pouvaient venir faire à Saint-Loubès ». Depuis, le village a bien grandi et c’est maintenant une vraie petite ville de près de 11 000 habitants où il fait encore bon vivre. La commune a évolué et la majorité des petits commerces ont disparu (remplacés par des banques et des assurances) au bénéfice des grands centres commerciaux situés aux alentours de Saint-Loubès.

Mes enfants ont profité de la première école maternelle, de la garderie pour les enfants scolarisés. Ils étaient accueillis de 7h30 du matin à 19h le soir. Ils ont également profité du centre aéré durant toutes les vacances scolaires, hormis le mois d’août, (facilitant ainsi la vie des mamans qui travaillaient), du CES, de la salle des fêtes qui accueillait l’entraînement des Majorettes, d’un service de bus régulier et enfin du train pour poursuivre leurs études à Bordeaux.

Les différents maires qui se sont succédé ont toujours fait de la vie associative une priorité : ils ont ainsi tout fait pour mettre des bâtiments communaux à disposition des associations. Il y avait une salle des fêtes, une grande salle de sport, des terrains de foot et de rugby, puis des cours de tennis. Mais surtout, plus tard encore, la Coupole a été construite : la plus grande salle de spectacle sur la rive droite ! Puis s’est implantée la médiathèque et maintenant la piscine. Saint-Loubès a un tissu associatif très important pour les aînés, les grands et les petits.

À mon très grand plaisir, mes deux filles ont également construit leur maison sur la commune et j’ai aujourd’hui 4 petits enfants ! Les plus grands ont été contraints de quitter le village (à regret), leur travail étant sur Mérignac et le Bouscat… L’itinéraire pour s’y rendre est aujourd’hui très compliqué, ce qui les a contraints à se loger rive gauche. Cela ne les empêche pas de revenir souvent ! Il est regrettable que la rive droite de Bordeaux n’attire pas davantage d’entreprises pour créer du travail de proximité et permettre de rester dans le village où on est né. Cela permettrait en plus de désencombrer la rocade et limiter ainsi la pollution. À bon entendeur…

Je ne regrette absolument pas d’avoir fait le choix de cette commune et je remercie ma cousine de nous avoir influencés dans le choix de ce village : vive Saint-Loubès !